Poésie

Comme un adieu
À l’orée d’un paysage, Aux échos d’une forêt d’ombres, Entre givre, brumes et cimetières Dans une futaie crépusculaire. Un chêne pend un visage Triste, grave et sombre À la venue du millénaire Ici là-bas ailleurs, Dans un autre chez-moi Frissonnant de chaleur Ou suffoquant de froid De ses vies cernées sans âge Couraient des racines en nombre Cent fois le tour de la Terre Mille fois aux larmes de la mer Et le vert clair du feuillage Bourgeons que le vent encombre S’allumait dans un bestiaire Ici là-bas ailleurs, Dans un autre chez-moi Frissonnant de chaleur Ou suffoquant de froid Nu sous une pluie d’images Plat comme un tapis décombre De ses branches il peint l’enfer Et son écorce au goût amer Sel et seul comme une plage Sel et seul malgré le nombre Vendu aux acides polaires Ici là-bas ailleurs, Dans un autre chez-moi Frissonnant de chaleur Ou suffoquant de froid Ses souvenirs de bardage Mine sèche de pénombre L’arbre crie tronc de misère Et il gémit son long calvaire Tout autour fin du voyage Vide et absence en surnombre Un jour s’éteint sur l’univers Ici là-bas ailleurs, Dans un autre chez-moi Frissonnant de chaleur Ou suffoquant de froid
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